Châteaux, manoirs, maisons…

 

Castel Coat-Morvan

Un aveu de 1561 mentionne ce château dans les termes suivants : « Un grand bois taillis et castel coat morvan mahalon une petite montagne ayant un vieux château dedans, appelé en tout castel Coatmorvan ». Il consistait en un épais retranchement en terre avec donjon, haut de cinq et six mètres et accompagné de douves qui enveloppaient deux groupes de bâtiments séparés par une courette et couvrant une superficie de six ares.

L’origine ne saurait être postérieure au XIème siècle.

A proximité de l’enceinte fortifiée, on aperçoit quelques substructions d’un vieux colombier de petit diamètre.

 

Manoir de Kerandraon

Des douves bordaient jadis l’enceinte de ce manoir datant du XIV-XVIème siècle. Le manoir de Kerandraon Mahalon reste intact jusqu’en 1750, date à laquelle l’étage supérieur est démoli. Ses pierres sont transportées au manoir de Guilguiffin à Landudec. La seigneurie de Kerandraon appartient à la famille des Kercaro, ou Kerharo, dont le berceau était à Cléden Cap-Sizun. Elle a droit de haute, moyenne et basse justice. Un écusson au-dessus du maître-autel de l’église Saint-Magloire de Mahalon indique que les seigneurs sont les premiers prééminenciers de l’église, ainsi que de la chapelle Saint-Pierre. Kerandraon relève directement du Duc de Bretagne.

 

Manoir de Lanavan

Des découvertes archéologiques de différentes époques témoignent d’une présence près du manoir de Lanavan. La porte d’entrée est gothique, mais le corps du logis est du XVIème siècle. En 1443, Lanalan, ancien nom de Lanavan, qui signifie monastère d’Alain, dépend de la seigneurie de Guilguiffin à Landudec. Maître Yves Penfrat devient le premier seigneur de Lanavan. Les seigneurs de Lanavan ont leur enfeu à Plozévet : « Un écusson parti d’azur, à l’éléphant d’argent portant une tour d’or et au chevron d’argent accompagné de trois cignards de même ». En 1723, Lanavan est acquis par Jean-Baptiste Le Baillif.

 

Maison de Ty Glaz (XVIème siècle)

Ty-Glaz la maison bleue, était ainsi appelée parce qu’elle était recouverte d’ardoise alors qu’à l’époque la plupart des maisons étaient couvertes de chaume. Au XVIIème siècle y demeurait Maître Jacques Trépos, notaire royal.

 

 

Édifices religieux, calvaires, croix, fontaines…

 

Eglise Saint-Magloire

L’ancienne église de Mahalon appartenait à l’époque romane. Cette église fut en partie rebâtie en 1772 mais elle a conservé de nombreux éléments architecturaux mi-partie renaissance et gothique de sa construction originelle.

A l’intérieur, les colonnes de l’école de Pont-Croix sont tout à fait remarquables et remontent au XIIème siècle.

L’église Saint-Magloire abrite un des premiers monuments funéraires de la Renaissance en Bretagne. Encastré dans le mur collatéral nord, un « enfeu » (niche) accueille le monument du XVIème siècle. Cet enfeu fut muré, sans doute pendant la Révolution et a été retrouvé tout à fait par hasard lors de travaux de restauration de l’église en 1911.

 

Chapelle Saint-Pierre

La chapelle Saint-Pierre est un édifice du XVIème siècle composé d’une nef, de transepts et d’une abside carrée. C’est une chapelle en forme de croix latine avec chevet plat. Elle a été construite à l’initiative des seigneurs de Kerandraon.

La façade ouest de la chapelle a été reconstruite au XVIIIème siècle comme le confirme la date « 1718 » sculptée au dessus de la porte principale.

Située à la sortie-sud du village de Mahalon, au lieu-dit Lohantec, la chapelle était dédiée initialement à Saint Hoantec auquel on a substitué Saint-Pierre.

 

Calvaire de Stang-Irvin

Le fût de ce calvaire du XIIIème siècle, comme celui des croix érigées à l’occasion d’une épidémie, porte des écots qui symbolisent les larmes. Le Christ est surmonté d’un rinceau en accolade qui repasse de l’autre côté pour auréoler un Saint-Christophe qui porte le Christ sur ses épaules, comme un sac. Cette petite vallée marécageuse était-elle de traversée difficile ?

 

Calvaire Saint-Pierre 

Calvaire en granit dont le fût porte un crucifix moderne (1891) qui ne correspond pas au soubassement conçu pour supporter un poids plus lourd (XVIème siècles). Les débris de l’ancienne croix (Christ avec personnages) sont conservés à l’intérieur de la chapelle (transept-nord).

 

Calvaire Ar Groaz Ru (La Croix Rouge)

Ce calvaire en granit daté de 1 647 porte le nom de Ar Groaz Ru, la Croix rouge. Le fût posé sur une assise de quatre degrés élève un crucifix à croix pattée qui montre un Christ entouré de la Vierge et de Saint-Jean, et au revers une Piéta. Une inscription du soubassement porte le nom de Pascal KERVENAL, prêtre avant 1916 qui habitait le village de Lescran où sa famille tenait une ferme.

 

Fontaine Saint-Maudez

Cette fontaine votive, encastrée dans l’enclos du presbytère, est aménagée sur une source. La légende de Saint Maudez faisant de lui un chasseur de serpents, l’eau de sa fontaine passait pour guérir des piqûres de toutes sortes mais aussi des boursouflures, enflures, ballonnements. Pour être efficace, cette eau devait être de préférence mélangée à la terre.

L’autel de l’église paroissiale était dédié à Saint-Maudez. Il a sa statue dans l’aile latérale.

 

Fontaine Saint-Vinoc

Saint-Vinoc, patron de Plouhinec, eut autrefois sa chapelle à Mahalon, au village de Stang-Irvin. La procession se rendait une fois l’an jusque là pour commémorer le pardon qui s’y célébrait. De cette chapelle, il ne reste rien. La fontaine de Saint-Vinoc a été reconstruite en 1808. Il s’y trouve une statuette en bois de Saint-Vinoc en moine.

 

Croix « Ar Groaz Ru »

Cette croix datée de 1647 est un vestige de Crucifix inséré dans une niche frustre face au calvaire dont elle semble provenir. Il cache une Vierge portant son enfant à la façon du XVIIème siècle.

 

Presbytère

Le bâtiment actuel (début XXème siècle) a remplacé le manoir presbytéral édifié au XVIIIème siècle sur les ruines de l’ancienne aumônerie. De l’ancienne habitation a été conservé le portail d’accès en plein cintre.

Fondée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, l’aumônerie (elemozine) de Mahalon est attestée par une charte de 1160 attribuée au duc de Bretagne, Conan IV. L’aumônerie de Mahalon semble avoir subsisté jusqu’au XIVème siècle.

 

Fours à pain, lavoirs

 

Fours à pain

– Lescoat

– Bronnuel

– Larrin

– Lesmahalon

– Lohantec

– Poulguidou

– Kerandraon

 

Lavoir de Stang-Irvin

Ce lavoir de village était autrefois le lieu de rencontre des femmes où elles pouvaient s’échanger des nouvelles. La tradition voulait que l’on fasse deux grandes lessives dans l’année, au printemps et à l’automne. Une grande lessive durait trois jours. Le linge était bouilli dans les lessiveuses puis apporté dans des paniers ou des brouettes aux lavandières qui le rinçaient et le frappaient à coup de battoir. Les lavandières entretenaient elles-mêmes leur lavoir avec soin.

 

Lavoir de Lesmahalon

Ce lavoir a été construit dans les années 50 par les artisans des alentours avec le soutien de la Commune. « Considérant que les trente familles du quartier de Lesmahalon ne possèdent qu’une pièce d’eau comme lavoir et qu’il importe de remédier à cet état de choses, le Conseil Municipal décide la création d’un lavoir de quartier ». (Séance municipale de Mahalon du 18 août 1949).

 

 

Les moulins

 

Meil Roscaradec (XVIème siècle)

Neuf moulins hydrauliques ont desservi cette région. Les meuniers échangeaient leur farine avec le blé des agriculteurs. Du moulin qui porte le nom de Meil Roscaradec, le moulin de la colline aimable, il reste encore la grande roue et le déversoir. C’est le deuxième moulin de la Vallée du Frout, qui descend de l’étang de Poulguidou au Goyen. Il a fonctionné jusqu’en 1967.

 

Meil Pry (XVIème siècle)

Ce moulin portant le nom de Meil Pry, le moulin d’argile, fonctionne à temps plein jusqu’en 1963, puis à moindre régime jusqu’en 1974. Le moulin était mu par des roues à aubes horizontales. Le moulin avait trois meules : une pour le sarrazin, une pour l’orge et l’avoine dont les farines étaient destinées à l’alimentation animale, une pour le méteil (mélange de froment et de seigle).

 

Meil Kerharo (XVIème siècle)

Situé au bord du Goyen ce moulin à eau faisait partie des terres de Kerharo, seigneurs de Meil Kerharo – Kerandraon. Le moulin est cité pour la première fois dans un aveu de Guillaume de Ty-Varlen. Les meules, une pour l’avoine, une pour le méteil et la troisième pour le sarrasin sont entraînées par des routes horizontales à godets.

 

Moulin de Bronnuel

Souvent appelé « le petit moulin », il était mu par les eaux du Goyen. Au fil du temps, il est alternativement animé par une route horizontale à turbines ou une roue verticale à arbre horizontal. Erigé entre 1777 et 1789, le moulin est équipé de deux meules, l’une pour le méteil et la seconde pour les céréales destinées à l’alimentation du bétail.

 

Moulin de Kerlaouenan

Le moulin date du XIVème siècle. Au 19ème siècle, équipé de tamis, ce moulin est l’un de ceux utilisés pour les céréales panifiables. Ce moulin, doté d’une grande roue à pâles dont il reste la carcasse métallique, est doté de quatre meules, situées à l’étage supérieur. Le moulin a cessé son activité en 1987.

 

Moulin de Tromelin

Il a été édifié au XVIème siècle par Henri de Tuonmelin, commissaire de la réformation de 1443. Le moulin, n’ayant pas de tamis, a servi essentiellement à moudre les céréales utilisées pour l’alimentation du bétail. Il a cessé son activité en 1949.

 

Meil-Kerhuon

Moulin du XVIème siècle à roue verticale comportant deux meules.

 

Meil-Poas

Moulin à eau sur le Frout avec axe d’entraînement vertical.

 

Meil-Spernigou

Le moulin était animé par une roue à godets. Il a cessé son activité en 1943.

 

 

 

Patrimoine naturel

 

L’étang de Poulguidou

« L’étang de Poulguidou est un maillon remarquable de la chaîne floristique et écologique unissant les milieux humides et littoraux à ceux de l’intérieur ». (pr Strullu).

D’une superficie de 35 hectares, l’étang de Poulguidou fait l’objet d’un arrêté de protection de biotope en raison de son grand intérêt biologique tenant à plusieurs paramètres : des niveaux d’eau variables au long de l’année (variations des hauteurs de 1m50 en année normale) offrant des conditions hydriques variées, des natures de sols différentes depuis le sable de la cuvette centrale jusqu’à des sols profonds riches en matière organiques ; la proximité relative de la mer (3,5km) marquée par la présence de certaines plantes cantonnées au littoral.

Les nombreuses combinaisons offertes par ces différentes natures induisent des formations végétales diversifiées : végétation aquatique, prairies, roselières, landes, tourbières, bas marais.

La richesse botanique et ornithologique du site sont reconnues attestées par la présence d’espèces rares et protégées ; la drosera rotundifolia et intermédia (deux plantes carnivores qui se nourrissent en capturant des insectes) et la spirante d’été (orchidée) grassette du Portugal, rhyucaspore blanc, illicèbre verticillé pour les espèces végétales ; grèbes castagneux, sternes pierregarins, hérons cendrés, aigrettes gazettes entre autres pour les oiseaux.

 

Vallée du Goyen

Le village de Mahalon est situé à flanc de coteau de la vallée du Goyen, rivière qui prend sa source sur le plateau de Ploneis pour se jeter dans la mer à Audierne. Sur 35 km, la rivière serpente à travers bois et prairies, au cœur d’une nature préservée. Vallée encaissée, elle devient ria entre de verdoyantes rives à partir de Pont-Croix : le Goyen s’élargit alors jusqu’à devenir à marée haute une petite mer intérieure. La rivière a fait tourner jusqu’à 17 moulins dont le moulin à marée situé à Kéridreuff en Pont-croix (à la limite de Mahalon). Ses eaux fraîches et oxygénées abritent une population de poissons sauvages : truites, saumons, aloses, chabots, etc…

 

Vallon du frout

Prenant sa source à Pen-ar-Prat en Guiler-sur-Goyen, le Frout se jette dans l’étang de Poulguidou puis son cours reprend pour rejoindre le Goyen.